Les lettres du concours! voici la lettre #7, écrite par Roselyne Cros

Les lettres du concours! voici la lettre #7

Lettre #7
Citation: « 
Une nuit avec toi devait être torride, enlacée dans tes bras musclés dans une étreinte puissante.« 

Chaque mercredi je publie les lettres gagnantes du concours, par ordre décroissant.
Durant tout l’été donc, à raison d’une lettre par semaine, en finissant par le numéro 1,
Vous pourrez lire ces délicieuses lettres qui nous ont été envoyées par les
écrivain-e-s qui se sont confronté-e-s à l’exercice,
dans le cadre du concours de la lettre d’amour pour la sortie du roman La lettre froissée.

Je vous rappelle qu’il s’agissait d’écrire la lettre d’un amour qui semble impossible,
ou d’un amour qui jamais ne pourrait se révéler,
une lettre que vous n’oseriez jamais envoyer…

En les lisant, vous allez être comme nous, j’en suis sûre, sous le charme.

Voilà donc la lettre de Roselyne Cros
adressée en 2018 à l’éternel Rhett Butler …

 » Pennautier, le 6 février 2018
Toi !
Oui, toi ! Dans ces trois lettres, tout est englobé : l’amour, la tendresse et la passion.
Cette lettre que j’ai mis des années à vouloir t’écrire, tu ne la liras jamais, Rhett Butler.
Et pour cause, tu es un personnage de roman. « Autant en emporte le vent ».

Clark Gable a joué ce rôle au cinéma.
Ce n’est pas tant l’acteur qui a ma préférence, mais toi qu’il incarnait.
Un homme tel que je le concevais : mauvais garçon, par certains côtés, chevaleresque et aimant, pour compenser, personne n’est parfait.

Tu étais l’idée que je me faisais d’un homme, un vrai, qui aimait et comprenait les femmes.
Nous avons été des milliers à t’aduler.
Tu dégageais une force intérieure et une sensualité qui ne nous laissaient pas indifférentes.
Une nuit avec toi devait être torride, enlacée dans tes bras musclés dans une étreinte puissante.
Comme j’aurais aimé embrasser tes lèvres, les mordre aussi, ta bouche était si appétissante et sentir aussi le chatouillis de ta belle moustache.

Je ferme les yeux, et j’imagine la douceur de tes mains sur mon visage.
Faute de le pouvoir dans la réalité, il y avait les rêves et je m’y suis immergée, à corps perdu, il n’y a pas d’autres mots. Il me suffisait d’y penser très fort avant de m’endormir.
D’ailleurs, je dois t’avouer que parfois, dans les rêves, les sensations sont plus fortes que dans la réalité plutôt décevante.
Peu d’hommes savent vraiment aimer, ils ne cherchent même pas à découvrir et c’est dommage pour eux, comme pour nous.
Me perdre dans tes yeux, tout oublier du monde qui m’entoure, je l’ai imaginé si fort, que je sentais tes bras autour de mon corps qui me soutenaient.

Mais plus que ton interprétation dans le film, l’écriture de Margaret Mitchell est bien plus subtile.
Les descriptions des scènes d’amour me faisaient défaillir.
C’était si réel que je m’y croyais. J’en soupire encore d’aise.
Sans oublier, après l’amour, je voyais nos corps alanguis, ma tête reposant sur ton épaule, ce moment très agréable où nos yeux, plantés les uns dans les autres, disaient plus que des mots, tout l’amour que nous éprouvions. C’était magique.

Au fil des ans, c’est la nostalgie qui a pris le relai.
Mais, peut-on être nostalgique d’une histoire qui est seulement imaginaire ?
D’un beau rêve, certes.

Bof, j’imprime la missive. Puis, d’un geste sec, je la tire de l’imprimante avant que le texte ne soit complet.
Quel caractère, me dirait Rhett qui ferait la relation avec celui de Scarlett. 
À présent, il est bien trop tard pour t’expédier cette lettre, même si c’était possible.
Tu n’es même plus dans mes rêves, alors à quoi bon ?
Je n’ai jamais écrit au père Noël, alors à un personnage de fiction, encore moins.
  
Mes doigts sont crispés sur la feuille.
Le destinataire ne recevra jamais cette lettre puisqu’il n’existe pas, même l’acteur qui interprétait son rôle est parti dans l’au-delà.
Elle est tellement froissée que je finis pas la rouler en boule.
Les mots s’entrechoquent, se mêlent, même le « toi » et le « moi » qui ne feront jamais « nous ».
Puis, je la lance dans la corbeille à papiers.

Roselyne « 

Félicitations à Roselyne !

***

En 1884, à Cannes.

Un hivernant pas comme les autres: le célèbre écrivain Guy de Maupassant,
une jeune courtisane née au Suquet, Lola Deslys
et une aristocrate anglaise déclassée, Miss Fletcher of Ramsey,
s’allient pour rendre justice à une jeune femme de chambre
assassinée dans le parc d’un palace de la Croisette.
Parviendront-il à faire éclater la vérité dans une ville
où la protection des puissants est la seule priorité?

En papier dans votre librairie, ou en numérique, ici.  

 

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