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Cet article sera ma réponse aux événements tragiques du 13 novembre.
« On » veut tuer notre mode de vie, je résiste par le sourire.
Continuons à chanter, danser, écrire, boire des coups, créer, sortir, rire, lire.
Cultivons le bonheur.
Je vous propose un entretien avec Sandra Nelson, jeune auteure talentueuse.
Le choix du roman de Sandra Nelson
Ouragan sur la Riviera,
n’est donc pas un hasard en ces jours de résistance par la joie,
car son héroïne, Iphigénie, est une jeune femme attachante à la recherche du bonheur.
C’est un roman amusant, malicieux, coloré, vif, impertinent
avec une héroïne qui force le bonheur,
et qui se lit comme on boit une coupe de champagne.
Sandra Nelson a déjà écrit pas mal d’ouvrages, principalement pour la jeunesse mais aussi de la chick-litt…
Ce qui ne m’étonne pas…
Je l’ai rencontrée à un stage de formation,
et nous avons passé notre temps à échanger sur notre choix d’écrire de la littérature drôle et gaie,
et à nous refiler des noms d’auteurs qui faisaient la même chose, par pure gourmandise.
J’ai ensuite lu son roman, que j’ai adoré pour une raison essentielle,
Sandra ressemble terriblement à son héroïne, elle est aussi pétillante.
Son roman est drôle, léger, enlevé, malicieux,
et son héroïne à la poursuite de la recette du bonheur m’a séduite.
Il est dans la ligne directe des grandes comédies hollywoodienne,
comme Petit déjeuner chez Tiffany, le roman de Truman Capote.
(adapté au cinéma sous le titre Diamants sur canapé, avec la délicieuse Audrey Hepburn)
Si vous aimez le burlesque, le policier un peu fantaisiste,
les comédies romantiques pleines d’humour,
alors vous adorerez Ouragan sur la Riviera, C’est mon cas.
Merci à Sandra Nelson pour ce plaisir de lecture.
J’ai voulu en savoir plus sur elle et sa manière d’écrire, je lui ai donc posé quelques questions.
Si vous êtes passionné d’écriture ou de lecture, vous apprécierez ses réponses précises.
Vous y trouverez des infos sur son roman, ses recettes d’écriture,
ses sources d’inspiration, ce qui l’anime en tant qu’écrivain,
pourquoi elle a choisit l’autoédition,
son rapport aux éditeurs traditionnels, ses projets, ses attentes…
1/Peux tu présenter ton roman en quelques lignes ?
« Ouragan sur la Riviera » est une comédie romantique et policière.
L’héroïne, Iphigénie, est une parisienne, auteure de bestsellers sur le bonheur,
qui déménage sur la Côte d’Azur pour suivre son amoureux.
Ce dernier finira par l’abandonner.
Seule, dans une station balnéaire dépeuplée, elle part à la rencontre des habitants et vivra des aventures rocambolesques. Impulsive, entêtée et curieuse, elle se rêve en justicière et est particulièrement douée pour s’attirer des ennuis,
se croyant même assez forte pour combattre la mafia ukrainienne et un Tycoon chinois.
2/ Pourquoi le choix de la comédie policière, mitigée de Chick-lit’ ?
Ce sont deux genres que j’aime beaucoup.
La première fiction que j’ai écrite et qui n’a jamais été publiée, était un roman policier.
Et le premier roman que j’ai publié, « Une fille, c’est chick ! », était une comédie chick-lit’.
L’idée d’associer les deux genres est donc venue naturellement.
Mais l’intrigue policière reste burlesque, on est loin du roman noir !
3/ D’où est venue ton idée ?
L’idée de départ, même si le livre n’est pas du tout autobiographique (heureusement pour moi !),
est ce que j’ai vécu quand j’ai quitté Paris et mon job de journaliste,
pour venir vivre sur la Côte d’Azur avec mon amoureux.
Je suis restée trois mois sans travailler, ce qui ne m’était jamais arrivée.
Je me disais : « qu’est ce que je vais bien pouvoir faire ? »
Je voulais aussi écrire sur le décalage Paris/Sud de la France, sur les préjugés, l
es différences de mode de vie, du rapport aux autres, au temps, au bonheur, etc.
4/ Quels sont tes véritables points en commun avec Iphigénie ta protagoniste principale ?
Et les points de fiction ?
Iphigénie est auteure et parisienne, comme moi.
Mais elle a le culot que je n’ai pas et est beaucoup plus déjantée et intrépide !
Elle est parfois ridicule mais aussi, je l’espère, touchante.
Au départ, elle a le snobisme qu’ont souvent les Parisiens quand ils s’installent en province.
J’étais sans doute un peu comme ça !
Je râlais car les magasins fermaient à l’heure du déjeuner, les films n’étaient pas en VO,
il n’y avait pas de librairie ni de boulangerie en bas de mon immeuble.
Mais très vite, les préjugés de l’héroïne tombent et elle change sa vision du bonheur.
Elle, la spécialiste, réalise qu’elle s’est trompée sur toute la ligne.
Elle souffrait avec son amoureux, égoïste et lâche mais restait avec lui par peur de la solitude et d’assumer ses désirs.
Et elle va tomber amoureuse de l’homme qu’elle croyait détester,
comme c’est souvent le cas dans la comédie loufoque hollywoodienne, une référence absolue pour moi.
5/ Iphigénie n’est pas la seule héroïne. Peux-tu nous parler des autres personnages de ton histoire?
Iphigénie va rencontrer de nombreux personnages qui auront tous un rôle dans son évolution. Des voisins loufoques, un commissaire de police plus proche de l’inspecteur Cluzot que Columbo, une mère snob, un ténor sexy, un magicien trouble, etc. J’ai un petit faible pour deux personnages masculins. Gaétan, un violoniste bourru, qui a gâché sa carrière pour s’occuper de son père. Et Atarax, le voisin d’Iphigénie, un geek asocial qui connaitra une transformation majeure, ce qui a été très jouissif à écrire. Il y a aussi le père d’Iphigénie, totalement défaillant, un escroc séducteur que je n’aime pas particulièrement mais il permet de comprendre les failles de l’héroïne.
6/ Quels sont tes recettes pour organiser ta structure de récit? Envisages-tu une suite?
Je n’ai pas de recette particulière pour la structure. J’écris, en général, au fil de l’inspiration. Au départ, j’ai une idée globale du récit, puis, je rédige non stop. Et c’est après le premier jet, que je retravaille mon manuscrit en réfléchissant à sa structure. Je coupe ici, j’étoffe là, et tout prend véritablement forme à ce stade. Pour le moment, je n’envisage pas de suite car je travaille sur deux autres projets. Mais j’ai écrit une fin ouverte, au cas où…
7/ Quels sont tes trucs pour combiner l’humour avec une intrigue policière? Est-ce difficile?
Ce n’est pas difficile car l’intrigue policière est burlesque, du coup, on reste dans le registre de la comédie.
8/ peux tu choisir un extrait et nous le présenter ici ?
« Depuis que je suis arrivée, il pleut. Ce climat joue comme un émollient sur mon inspiration.
Je n’ai jamais vu autant de flotte de ma vie. Et je ne parle pas de la mer.
Avec le bol que j’ai, le changement climatique aura transformé le climat de la Côte d’Azur en climat breton, au moment où je m’y installe. Au moins, en Bretagne, quand il pleut, c’est mélancolique.
La Côte d’Azur sous la pluie, un non-sens total, un peu comme une grasse matinée à New York, un film porno intello ou un journaliste sportif qui cite Nietzsche.
Je repense avec nostalgie aux bouchons sur le périph, où je comparais les motards à des chevaliers des temps modernes et attendais que l’un d’eux s’arrête pour m’enlever.
Ici, il n’y a pas de bouchon. Normal, il n’y a personne.
Moi, qui jouissais même dans les bouchons du périph, amoureuse du béton, shootée au CO2,
n’acceptant de quitter la rive droite que pour des ventes presse de créateurs rive gauche,
où les seules villes pour lesquelles j’aurais, à la rigueur, abandonné Paris, étaient Shanghai, voire New York,
dans quel état de désespoir ou d’alcoolémie avancée avais-je été pour accepter de déménager à Nulle-part-city,
station balnéaire dépeuplée de septembre à juin ? »
9/ Pourquoi as-tu choisi l’auto-édition pour ton roman ?
Une amie éditrice avait envisagé, sans certitude, de le publier. Quand elle a finalement renoncé, je n’avais pas envie de l’envoyer à d’autres éditeurs. C’est elle qui m’a soufflé l’idée de le publier en kindle sur Amazon. Je ne connaissais rien de cette démarche et j’ai tout découvert. L’idée m’a séduite essentiellement car j’allais pouvoir mettre rapidement en ligne mon roman, sans attendre de longs mois des réponses d’éditeurs.
10/ Où en es-tu en ce moment? as-tu un éditeur? comment le vis-tu?
Après un mois et demi en ligne et 15 jours dans le top 100 Amazon kindle, un éditeur de City éditions m’a contactée pour me proposer de publier la version papier. Cela a été une très belle surprise. Je n’y attendais pas. Le roman sortira en librairie au printemps prochain et sera diffusé par Hachette.
11/ Quelles sont tes belles surprises vécues tout au long de cette aventure?
Évidemment, avoir été contactée par un éditeur ! Avoir été dans le top 100. Avoir de sympathiques commentaires sur mon livre sur Amazon. Avoir mené le projet d’édition de A à Z, en choisissant une graphiste pour la couverture, la très douée Véronique Figuière. Quand on est dans une maison d’édition, c’est très confortable. L’éditeur fait tout pour nous et l’auteur est censé se concentrer seulement sur son travail d’écriture. Dans l’autoédition, on doit tout faire. C’est à la fois grisant et stressant.
12/ Quel est ton prochain roman? Tes prochains projets?
Je travaille sur un projet de roman jeunesse, une petite héroïne qui lutte contre une injustice sociale et découvre qu’elle a des pouvoirs spéciaux et un projet de BD jeunesse.
13/ Je voudrais rajouter: l’aventure de l’autoédition est merveilleuse.
La seule vraie frustration est de ne pas avoir la relation auteur/éditeur sur le travail éditorial.
Heureusement, j’avais une amie éditrice qui a joué ce rôle-là.
Pour suivre Sandra Nelson sur son blog : www.sandra-nelson.com
ou sa page FB d’auteur : www.facebook.com/ouragansurlariviera
ou www.facebook.com/sandrabn
Merci Sandra, pour ces confidences
Mais surtout, lisez Ouragan sur la Riviera.
construisons le bonheur, le sourire, un monde de joie…
Un vrai et pur bonheur
le 31 octobre 2015
…L’intrigue est magistralement menée, et impossible de lâcher ce livre une fois commencé.
Bref, Audrey Alwett réussit ici un tour de force littéraire semblable à celui de Pratchett dans ces Annales du Disque-Monde.
Absolument génial
le 27 octobre 2015
Que dire de plus à propos d’un livre qui vous offre cinq à six heures pleines et bien tassées de plaisir ? Des personnages profonds, des répliques désopilantes, des situations décalées et ubuesque, une trame digne d’une épopée homériennes et des scènes à pleurer de rire à chaque page… Alors là, je dis chapeau !
Super!!!
le 7 juillet 2015
Très très bonne lecture, intelligente et pleine d’humour.
Les personnages sont attachants et l’intrigue surprenante…
Si certaines réponses de Audrey vous donnent envie de discuter d’un sujet particulier,
(les syndicats? Qu’est-ce que RELIRE? etc…)
elle sera à l’écoute de vos commentaires…
Faire le point sur le lancement de
Rosie se fait la belle
Au pays de Rosie Maldonne 2
et en profiter pour remercier la tribu Rosie Maldonne, qui s’agrandit.
C’était ce qui s’appelle un lancement réussi.
merci aux Fans,
merci aux Amis,
merci à Amazon qui a joué le jeu,
merci à vous tous,
merci merci à Rosie …
La publication a démarré le 6 novembre.
(le jour de l’anniversaire de ma fille…)
On m’a dit (merci Agnès, de Destination Passions)
qu’à minuit 8, les personnes qui avaient acheté le roman en pré-commande
le recevaient sur leur liseuse!
Timing plus que performant!
Rosie 2 a fait son entrée dans le top 100, le 8 novembre,
d’abord à la place 58 puis à la place 41.
Elle a côtoyé un moment Fallait pas l’inviter de Aloysus Chabossot,
ce qui lui a fait bien plaisir.
Et soudain elle s’est retrouvée propulsée pour un temps au #2 !
Wouah!
ça a duré tout le dimanche.
Le lundi l’a vue #5, et à l’heure où j’écris, la voilà #10 !
Sur la page des meilleurs ventes en littérature humoristique,
elle a eu le grand plaisir de faire la fête avec de nombreux indés qu’elle connaît:
Céline Barré, Aloysius Chabossot, Azel Bury, Aurel Angeli, Laurence LABBE, Chris Simon, Philippe Saimbert, Aurélie Valognes, Audrey Alwett, C.L. Arleston,
Rien que du beau linge,
pour ne citer qu’eux,
parce que je suis sûre qu’il y a d’autres indés
qui se cachent dans la liste et que je ne connais pas.
Est-ce à dire que les indés se feraient une spécialité de la littérature humoristique?
Est-ce le signe que les éditeurs traditionnels ignorent le potentiel de cette littérature,
et la grande joie des auteurs à en écrire et des lecteurs à en lire,
laissant ainsi toute la place ici aux indés?
Tant mieux!
Alors si vous n’avez pas encore goûté la dernière cuvée de Rosie Maldonne,
C’est par ici.
Il existe en papier et en Kindle!
Rosie se fait la belle version papier: *** Rosie se fait la belle version Kindle:
Je vous rappelle que même si vous n’avez pas de liseuse Kindle, vous pouvez télécharger gratuitement l’application Kindle sur votre ordinateur à partir de la page de vente Amazon,
et ensuite lire dans la minute avec cette application
sur tous vos appareils: ordi, Smartphone, Iphone, Ipad…
J’ai rencontré Audrey Alwett car nous étions toutes les deux parmi les membres du jury
du premier prix des auto-édités d’Amazon.
Elle m’a tellement épatée par ses analyses des romans nominés pendant nos délibérations,
oui, mais… une fois ouvert, impossible de le lâcher.
alors vous adorerez Les poisons de Katharz.
C’est mon cas.
Et je suis tellement heureuse d’avoir découvert ce nouvel auteur de Fantasy française,
qui promet de devenir une très grande !
La sorcière, l’apprenti attachant et la jeune et maladroite isba à eux seuls valent le détour
et vous scotchent en une sorte d’attachement goguenard,
mais en fait chaque personnage vaut son pesant d’or même s’il y en a qu’on aime plus que d’autres…
Le plus merveilleux dans cette histoire est de sentir la présence d’un véritable auteur de grand talent.
Terry Pratchett aurait adoubé !
Merci Audrey Alwett pour ce grand plaisir de lecture.
Dommage qu’un roman, ce soit si long à écrire,
je vais devoir attendre avant de lire une autre « chronique de la terre d’airain ».
Tout ce que j’espère c’est d’y retrouver la sorcière et son isba, Azarel,
Ténia et son amoureux, accompagné de Jeeves, le prince aussi, trop jubilatoire.
J’ai voulu en savoir plus sur elle et sa manière d’écrire, je lui ai donc posé quelques questions.
Si vous êtes passionné d’écriture ou de lecture, vous apprécierez ses réponses directes et riches.
Vous y trouverez des infos sur son roman, ses recettes d’écriture, ses sources d’inspiration,
ce qui l’anime en tant qu’écrivain, pourquoi elle a choisit l’autoédition, son rapport aux éditeurs traditionnels, son avis sur les syndicats d’auteurs, ses projets, ses attentes…
Merci Audrey pour t’être livrée ainsi…
Mais surtout, lisez son livre.
Je vous rappelle qu’on peut lire un roman numérique Kindle même si on n’a pas de Kindle,
en téléchargeant gratuitement l’application Kindle proposée sur le site Amazon.
Je vous rappelle également qu’on peut lire gratuitement un extrait
(dans le cas d’un roman long comme ici, l’extrait est assez long)
en téléchargeant à droite « lire l’extrait »,
ce qui permet de se faire une idée avant d’acheter pour savoir si on aime.
Personnellement je le fais quand je ne suis pas sûre d’aimer
et le test est efficace:
si quand l’extrait s’arrête brusquement, je suis surprise et frustrée,
pof > j’achète direct.
Sinon au revoir pauvre auteur qui a passé tant de temps à écrire son livre.
Oui, la vie est cruelle aux auteurs…
ENTRETIEN avec Audrey Alwett
1/ Peux tu présenter ton roman en quelques lignes?
Les Poisons de Katharz est un roman de fantasy qui mêle l’épique et l’humoristique. L’idée est aussi que l’intrigue soit portée par des personnages dont on se sent proche humainement.
« À Katharz, la ville-prison, le meurtre est légal et même récompensé. À partir de cinq assassinats déclarés (et sous réserve d’une certaine élégance), le titre de Chevalier des Arts du meurtre vous est délivré, qui vous permet enfin de quitter Katharz* !
Évidemment, il arrive que les choses tournent mal lors de la cérémonie, car la dirigeante, Ténia Harsnik, aime jouer de la guillotine. Il se murmure d’ailleurs qu’elle cache un secret aussi grand que la ville qui s’étale sous ses pieds… Mais peu importe ! L’un des complots qu’elle doit déjouer à tour de bras finira bien par aboutir. D’ailleurs, Sinus Maverick, le célèbre fabriquant de bonbons (ces fabuleux sortilèges en papillotes) est proche du succès. Vraiment, il ne pouvait pas se douter que Ténia était le dernier rempart avant le chaos… Il voulait bien faire, voilà tout.
* Offre sous certains conditions, se reporter aux toutes petites lignes en bas du contrat. »
2/ Pourquoi le choix de la Fantasy? Pourquoi le choix de la comédie dans la Fantasy?
J’ai toujours été une grande lectrice de fantasy, même si pendant longtemps, j’ai boudé celle de mes concitoyens français. Je la trouvais plan-plan et bourrée de clichés. Ça n’est plus vrai aujourd’hui où on peut lire de très belles choses. D’ailleurs, j’ai sorti mon roman dans le cadre du label Bad Wolf, avec deux collègues et ce n’est que le début ! D’autres doivent nous rejoindre.
Quant à la comédie, c’est tout simplement que je suis une grande fan de Terry Pratchett et de Lanfeust deTroy. Je suis rarement emballée par la fantasy qui se prend au sérieux… Bien sûr, je n’ai rien contre les grandes épopées, d’ailleurs, dans Les Poisons de Katharz, on empêche quand même la fin du monde, mais ce n’est pas pour cela qu’il ne doit pas y avoir d’humour, n’est-ce pas ? A l’inverse, je n’aime pas les livres qui enchaînent les blagues faciles, exclusivement parodiques, et qui ne vont nulle part. Je trouve ça lourdingue. Ce que je souhaitais, donc, c’est une épopée, avec des personnages tendres, vrais et qui se trouvent aussi perplexes que nous devant certaines situations.
3/ D’où est venue ton idée?
J’ai commencé à mettre en place l’univers il y a une dizaine d’années. J’y ai écrit quelques nouvelles, généralement publiées dans Lanfeust Mag. Mais le point de départ, l’impulsion, je crois que ça a été la naissance de mon fils, il y a deux ans. Quelques mois après son arrivée, j’ai dû rater le festival d’Angoulême pour la première fois depuis le début de ma carrière d’auteur. Ça n’a été que le début d’une longue suite d’événements dont j’ai été privée ! J’en ai conçu une frustration tellement vive que j’ai décidé de la mettre à profit dans un projet de grande envergure. C’est ainsi que sont nés Les Poisons de Katharz. La frustration, c’est le meilleur moteur de l’écrivain, je crois.
4/ Quels sont tes points en commun avec la sorcière Carasse, l’héroïne du livre?
Dame Carasse et moi-même avons toutes les deux un rapport intime avec notre ego. C’est de là que cette sorcière tire son super-pouvoir qui lui permet d’accomplir une foule de choses. Elle croit en elle et fait en sorte que cette foi soit contagieuse, quitte à y aller au bluff. Plus son ego grandit, plus elle devient puissante, car elle en fait un outil de pouvoir. En fait, son ego (qui la suit et qu’elle nourrit comme un véritable animal domestique) est tellement grand qu’il mène une vie indépendante. Bien sûr elle doit prendre garde à ne pas l’empoisonner, sinon il pourrait se changer en vanité, ce qui la conduirait à sa perte…
Évidemment, je ne suis pas aussi forte que Dame Carasse ! Mais en tant qu’auteur, vous pouvez passer des années à travailler seul sans que personne ne vous encourage jamais. Vous avez intérêt à croire très fort en vous parce que personne ne le fera à votre place. À 33 ans, j’ai vendu plus de 260 000 livres et mon éditeur ne s’en est toujours pas rendu compte ! Heureusement que j’ai mon ego qui me murmure en sourdine « patience, tu es forte, tu vas bien finir par y arriver ! Tu as raté cet essai ? Ce n’est pas grave, recommence encore une fois. » Sinon, je me serais pendue depuis belle lurette. En tant qu’auteur, on en est un peu tous là, pas vrai ?
5/ La sorcière n’est pas la seule héroïne. Peux-tu nous parler des autres personnages, tous très importants?
Ma favorite est sans doute Ténia Harsnik, la tyranne de Katharz. Même si c’est un personnage puissant qui a les mains dans le sang en permanence, elle a une grande fragilité et seulement 22 ans. Elle se balade avec une épée de Damoclès au dessus de la tête depuis sa naissance. Tout tient sur ses épaules, elle est le dernier rempart avant le chaos et détient un secret dont elle ne peut parler à personne. Elle passe son temps à prendre des décisions épouvantables et sait pertinemment que l’Histoire ne les lui pardonnera pas. Malgré cela, elle tient la barre dans la tempête en serrant les dents.
J’aime aussi Sinus Maverick, le sorcier raté qui a réussi à exploiter son absence de talent en devenant un brillant chef d’entreprise, inventeur des « bonbons », ces sortilèges que n’importe qui peut jeter en les déchirant à la façon des crackers du nouvel an. Mais je l’ai un peu sous-exploité dans ce tome-ci. Je tâcherai de lui donner plus d’importance dans une prochaine histoire.
Sinon, j’aime aussi Azarel le naïf qui a tendance à modeler le monde selon ses émotions sans jamais s’en apercevoir. Lui s’offre le luxe que Ténia ne peut pas se permettre : il reste pur et ne transige avec rien. Quelque soit le choix, le prix à payer est lourd et ni Ténia, ni Azarel ne sont du genre à se débiner au moment de payer la facture. C’est ce que j’aime chez eux.
6/ Quels sont tes recettes pour organiser ta structure de récit?
Il faut faire un plan ! ça peut sembler rébarbatif mais c’est absolument indispensable. Dans le cas des Poisons de Katharz, en plus d’un synopsis d’une trentaine de pages, j’ai réalisé avant de les écrire un résumé de chaque chapitre avec les points à traiter et informations à placer. Outre qu’avec une telle recette vous pouvez dire adieu à la page blanche, c’est la seule solution pour avoir une structure qui tient la route. Mon climax fait presque la moitié de mon roman et c’est un moment où toutes les pièces doivent s’emboîter solidement les unes dans les autres pour que le lecteur trouve l’intrigue logique et surtout qu’il reste accroché jusqu’à la fin.
Après, je pense qu’il n’y a pas de recettes toutes faites. Évidemment, je suis partie sur une structure complexe où je devais nouer les destins de 7 ou 8 personnages (moins simple que quand vous décidez de faire reposer l’histoire sur un ou deux héros). Mais à l’arrivée, on en revient toujours au plan. Si vous arrivez à équilibrer votre structure sur synopsis avant de vous lancer, je pense que vous avez fait la moitié du travail.
7/ Est-il facile de combiner l’humour avec Fantasy? Quels sont tes trucs?
La fantasy, c’est un genre avec lequel les Français sont très fâchés, ce qui est très surprenant, surtout quand on voit le succès de livres comme Harry Potter ou Game of Thrones. (note d’Alice: je me demande si ça ne viendrait pas des éditeurs qui décident, à la place des lecteurs, de ce que les français aiment ou n’aiment pas?).
Personnellement, je ne suis pas attachée à ce genre en particulier : j’aime écrire ou lire à peu près n’importe quoi (polar, feel good, historique). Ma patte, « mon style », si on veut, c’est justement dans l’humour que je le place. L’humour, c’est compatible avec tout. Après, il y a plein de façons d’être drôle. La mienne, je crois que c’est de pousser mes personnages dans des situations où ils sont obligés de réagir avec un bon sens très terre à terre. Je place un élément perturbateur et je les laisse s’en sortir comme ils peuvent, en râlant le plus souvent, en serrant les fesses parfois, parce que c’est comme ça que nous ferions, nous. J’aime aussi concrétiser des métaphores. La ceinture de chasteté est pleine de dents et gronde en présence de mains baladeuses, on a déjà vu la sorcière qui se balade avec son ego en guise de familier, le battement de cil des jeunes filles charmeuses devient une redoutable discipline de manipulation plus complexe encore que le morse, etc, etc.
Un extrait :
« Arrivé devant une lourde porte de bois massive, le Baron rabattit sa cagoule et frappa du poing selon un rythme complexe. Toc-Toctoc-Toctoctoctoc-Toc…
– Vous êtes chez vous, intervint Sinus. Est-il bien nécessaire de taper un code ?
– Fiente, je me suis trompé ! Ne me déconcentrez plus, Maverick.
Il recommença, rectifiant un toc ou deux, puis poussa la porte qui, du reste, n’était pas fermée. La salle des conspirations était tendue d’un noir profond, qui faisait ressortir quelques mots brodés d’argent sur la nappe : Conspiration Secrète des Flamboyants Vengeurs – un nom de guerre dont le choix avait à lui seul exigé deux réunions.
– Mes chers petits amis, puisque nous sommes à présent au complet, je suggère que nous ouvrions la séance !
Un individu qui portait une aube et une cagoule gris-marron leva le bras :
– Oui, Sœur Taupe ?
– Je souhaitais juste prévenir que j’en avais marre de faire les comptes-rendus à chaque réunion. Est-ce que quelqu’un pourrait prendre le relais ?
– Quelqu’un veut-il prendre le relais… ? Non ? Désolé, Sœur Taupe, vous restez en charge.
Une autre silhouette toute en rouge leva la main :
– Excusez-moi ? Ce n’est pas au sujet du compte-rendu, mais est-ce qu’il serait possible d’enlever les cagoules ?
– Mais… Voyons Frère Vermillon…
– C’est Frère Carmin, je vous prie.
– Pardonnez-moi. Voyons, Frère Carmin, nous sommes La Conspiration Secrète des Flamboyants Vengeurs ! Nous sommes tenus à un peu de tenue !
– Oui, au sujet de ce nom… intervint un type en vert, moi je ne l’aime pas trop… On ne pourrait pas changer pour La Juste Conjuration des Katharzinois dans Leur Bon Droit ? Le qualificatif Flamboyants nous fait passer pour des illuminés, je trouve. Et le terme Complot a une connotation très négative.
– Vous aviez voté pour ! ne put s’empêcher d’intervenir Sinus. On ne va pas revenir sans arrêt là-dessus !
– Oui, mais entre-temps, j’ai réfléchi.
– De toute façon, on s’en fiche ! s’agaça Sinus, on est une société secrète, donc, à part nous, personne n’a besoin de connaître notre nom !
– Dites, retenta Frère Carmin, au sujet des cagoules…
– Je vous demande pardon, Frère Violet-Clair, l’interrompit le type en vert, cependant…
– C’est Frère Parme, rectifia Sinus qui fatiguait déjà.
– Excusez-moi, Frère Parme. Donc, je vous demande pardon, cependant le nom de notre conspiration passera à la postérité quand nous aurons détrôné la dynastie Harsnik. Je pense donc qu’il est dans l’intérêt collectif de bien le choisir. Je demande un nouveau vote.
– Moi, j’aimais bien les Flamboyants Vengeurs, dit Sœur Taupe. Je trouvais que c’était plutôt impactant comme nom.
– Certes, mais j’ai peur que ça nous fasse passer pour des brutes. Alors que Les Katharzinois dans leur Bon Droit permet que chaque membre du peuple se sente concerné.
– Ah oui, mais non ! intervint une silhouette d’un orange délicat, moi je ne veux pas être mise dans le même sac que les bouseux ! Et puis quoi, encore ? Vous ne voulez pas qu’on instaure une démocratie, après ça ?
– Tout de suite les mots extrêmes, Sœur Saumon !
– C’est Sœur Pêche, je vous ferais remarquer, Frère Émeraude.
– Bon, moi j’enlève ma cagoule.
– Fulgence… Pardon, je veux dire, Frère Carmin, remettez votre cagoule tout de suite !
– Mais on meurt de chaud, Frère Blanc-Sale !
– C’est Frère Coquille d’Œuf ! Bon, écoutez, lors de notre dernière séance, nous avons voté l’idée d’avoir un ordre du jour et de nous y tenir. »
8/ Pourquoi as-tu choisi l’auto-édition?
Honnêtement, après plus de quarante bouquins, j’ai été un peu refroidie par certaines dérives de l’édition traditionnelle. Ces trois dernières années, j’ai vu les éditeurs s’agiter dans tous les sens en prétendant qu’il fallait faire une chose et puis son contraire, sans jamais se poser pour réfléchir. A leur décharge, il faut reconnaître que les choses bougent très vite et qu’on est tous un peu perdus. Il est nécessaire de se poser. C’est comme ça que j’en suis venue à l’auto-édition : pendant que je réfléchis, je conserve tous mes droits au lieu de les vendre à n’importe qui. Par ailleurs, je connais bien le monde de la BD, et assez peu celui du roman. Ça m’évite donc de faire n’importe quoi, car s’il y a bien une chose que j’ai comprise, c’est qu’il vaut mieux ne pas avoir d’éditeur du tout qu’un mauvais qui va te casser les pattes, saborder ton travail et te démolir ta confiance personnelle (sans parler du plantage d’une série en laquelle tu crois : irrattrapable). Donc, voilà, l’auto-édition, ça représente pour moi la liberté absolue et après m’être fait dépouillée d’à peu près tous mes droits sur d’autres contrats, j’avoue que je trouve la situation plutôt confortable.
9/ Où en es-tu en ce moment? as-tu un éditeur? comment le vis-tu?
Plusieurs éditeurs et un agent m’ont fait des propositions. On se tourne autour. Ça va se faire, mais comment et avec qui, je ne sais pas encore. De toute façon, user de l’auto-édition comme d’un marche-pied pour se retrouver en librairie, ça a toujours été mon objectif. Mais j’ai bien expliqué à tout le monde que je n’étais pas pressée, je veux jouir de l’expérience jusqu’au bout. Pour tout te dire : on n’a même pas encore commencé à causer de l’avenant. Pour une fois que c’est moi qui impose mon tempo, je trouve ça plutôt reposant.
10/ Quelles sont tes belles surprises vécues tout au long de cette aventure?
Il y en a eu plusieurs. Le soutien d’Amazon a été appréciable, je dois dire. Mais la plus belle d’entre toutes est sans doute la solidarité qui existe entre auteurs auto-édités. En BD, c’est quelque chose de fréquent, ce qui nous permet d’ailleurs d’être très mobilisés quand des réformes comme le RAAP ou RELIRE passent. Mais en roman, les auteurs restent souvent très isolés. Ça leur donne d’ailleurs une image d’individualistes pas terrible et surtout ça les rend très vulnérables vis à vis de l’Europe ou même de notre ministère des affaires sociales. J’encourage vraiment les auteurs auto-édités à rester soudés entre eux, même quand ils signent dans l’édition traditionnelle par la suite. On n’a pas du tout intérêt à être divisés. D’ailleurs, syndiquez-vous tous ! Le SNAC ouvre grand la porte aux auto-édités et est, à mes yeux, le syndicat qui fait le plus bouger les choses en France aujourd’hui (avec la Charte, mais celle-ci est réservée aux auteurs jeunesse). Se syndiquer c’est se tenir au courant de toutes les lois qui passent à l’échelle nationale ou internationale, c’est savoir répondre à son éditeur par des articles de loi quand il « se trompe », c’est aussi donner du poids à la cause des auteurs car chaque voix compte !
Bref, j’étais un peu désespérée sur le moyen de faire bouger les choses dans le roman, mais quand je vois ce lien très fort qui existe entre les auto-édités, ça me fait chaud au cœur !
8/ Quel est ton prochain roman? Tes prochains projets?
J’en ai pas mal en cours, comme d’habitude… En dehors de la BD, je suis actuellement sur quatre projets. D’abord, un recueil de contes érotiques que je vais monter en spectacles, pour la Saint-Valentin si tout se passe bien et qui va s’appeler « Éros à prendre le thé ». Ensuite, sous un autre pseudonyme, j’écris un polar feel good pour le printemps qui devrait s’appeler « Du panache pour les garces », ce roman sera couplé avec un autre, d’un genre très différent. C’est un petit jeu littéraire… J’en dirais plus bientôt.
Et bien sûr, il y a un nouveau volume des Chroniques des Terres d’Airain sur le feu. « Les Dettes Thalassiennes » ou quelque chose comme ça, je trouverai sans doute un meilleur titre. Mais la fantasy est vraiment ce qui me demande le plus d’énergie à écrire, donc, bien qu’ayant une intrigue au point, je n’ai pas encore de dead-line. Il faudra sans doute attendre encore un an.
Ceux qui veulent me suivre peuvent aller sur mon blog : http://www.page-seauton.com/
Ou ma page FB d’auteur : https://www.facebook.com/AudreyAlwett/
Merci pour cette interview Alice !