Journée Internationale des Droits des Femmes, je revendique le droit d’être ordinaire ?

Aujourd’hui, c’est dimanche.
Le jour où je plie le linge de toute la maison, 
le linge que j’ai lavé, suspendu, dépendu et entassé sur un fauteuil dans mon bureau au cours de la semaine.

Mais aujourd’hui ce n’est pas un dimanche comme les autres
c’est le 8 mars!
Journée Internationale des Droits des Femmes.

Tout au long de la journée, vous allez entendre parler des femmes.
Des violences faites aux femmes, du sexisme ordinaire, de féminicides, des inégalités salariales entre les hommes et les femmes et de la culture du viol.
Tous ces articles sont indispensables, même si je préférerais que nous n’en ayons plus besoin depuis longtemps.
Que le monde ait déjà changé.
Que nous n’en soyons plus là…

Vous allez aussi entendre parler de ces femmes extraordinaires qui ont changé le monde et qui sont pour la plupart occultées.

Je les admire, vous les admirez, et heureusement qu’il existe des femmes comme elles.

Comme Angela Davis, Rosa Parks, Kathrine Switzer, Sarla Thakral, Simone Ségouin alias Nicole Minet,, Marina Ginestà, Ruth Bader Ginsburg, Olympe de Gouges, Lydia Becker, Hubertine Auclert, Meaza Ashenafi, Rosa Luxembourg, Louise Michel, Sampat Pal Devi et le gang des Pink Ladies… (mes préférées)
Bon j’arrête, il y en a trop…

Oh, eh, ça va bien aussi !
Comme si pour être crédible, pour avoir le droit d’exister, de parler, de revendiquer, de se faire entendre, les femmes devaient toujours prouver qu’elles sont aussi géniales, courageuses, fortes et meilleures que…

Et c’est vrai qu’elles le sont. Parfois.


La joueuse de tennis britannique Dorothea Douglass Chambers
Arrestation d’une suffragette à Londres  vers 1910-1915.

Mais elles sont aussi parfois simplement NORMALES, quoi!

Et en cette Journée Internationale des Droits des Femmes,

je revendique : 

 

le droit d’être ordinaire,

le droit d’être un peu lâche, pas toujours fute-fute, pleine de doutes et de faiblesses et pire que…

Bref de ne pas se placer en modèle, en exemple, en « parfaite ».

Je l’ai, moi, le syndrome de la parfaite, et je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas. (Attention ça ne veut pas dire que je suis parfaite, hein? Ça veut juste dire que je trouve toujours que j’en ai jamais fait assez)

Je suis sûre que vous, les femmes qui lisez cet article, vous l’avez déjà ressenti ce syndrome.

Il vous faut réussir professionnellement, mais aussi trouver le grand amour, réussir votre vie de couple et votre vie sexuelle, devenir une mère parfaite, tenir votre maison d’une main de maîtresse, bien cuisiner et si possible avoir un hobby qui prouve votre âme d’artiste, je ne sais pas moi, peindre, ou, pourquoi pas, au hasard, écrire?

Et si vous aviez aussi le droit de ne pas être au top?

Le droit de ne pas comprendre forcément un article pointu sur l’économie ou la science?

Le droit de passer des heures à zapper sur des séries en vous gavant de chocolat au lieu de faire tout ce qui est sur votre « ToDoList » ?

Le droit de commencer à écrire un roman et de ne pas réussir à le terminer?

Le droit d’en avoir marre?

Le droit de chialer devant un film d’amour avec délice?

Le droit d’être de mauvaise foi ou de mauvaise humeur?

Le droit de décider d’apprendre une langue et de vous arrêter dès le 3e jour malgré le fric que vous avez mis dans la formation? (idem pour le club de gym, de randonnée, de natation, de yoga, de marathon ou de canoe-cayac)?

Le droit de ne pas y arriver, d’être en retard, de penser à vous d’abord, de vous payer un massage ou une pâtisserie en solitaire?

Le droit d’acheter un vélo ellyptique et de l’utiliser les 3 premiers jours seulement en vous promettant que vous allez vous y remettre dès demain.

Le droit de repousser au lendemain aussi le nettoyage de la maison, le remplissage du lave-vaisselle, le changement des draps, le lavage de vos cheveux. Un peu de gel, et hop, personne n’y verra rien!

Voilà en cette journée internationale des Droits de la femme, je vous le dis,
vous avez le droit d’être ordinaire, paresseuse, lâche, trop gourmande
et sans suite dans les idées.

Vous avez même le droit d’être « rien » pour reprendre le terme de quelqu’un que tout le monde connaît,
ou même d’être « minuscule » pour reprendre le terme d’un autre que certains d’entre vous ont peut-être entendu.

Parce que même si vous n’êtes ni un prix Nobel ni une Palme d’Or, ni un Génie, que vous êtes juste ordinaire, normale, bref, vaguement moyenne partout, « rien » ou « minuscule »,
vous avez le droit d’exister.

Le droit de VIVRE.

Le droit « de vous lever et de vous barrer ».

Et surtout de fêter avec un verre de champagne cette Journée Internationale des Droits des Femmes.

Comme les autres femmes. Les Géniales, les Courageuses, les Fortes…

Allez, les filles, cheers !

 

QUIZZ:

1/
vous, vous revendiquez le droit de faire quoi?

2/
au passage, quelle est la femme dans l’histoire des femmes de la préhistoire à … demain …
que vous admirez?

 

 

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4 réflexions au sujet de « Journée Internationale des Droits des Femmes, je revendique le droit d’être ordinaire ? »

  1. Bonjour Alice! quelle merveilleuse journée! non pas que ce soit « la journée de la femme », c’est une journée que je déteste, mais parce qu’il fait beau. Et si au lieu de parler des droits nous parlions DEVOIR. Le devoir d’ETRE, sans rien demander à personne, sans qu’on attende le droit de ceci ou cela. Me donner une journée par an c’est me faire injure. Et pourtant… il reste tant à faire à ce sujet. Je suis d’accord avec toi.
    Alexandra David Neel n’a rien demandé à personne quand elle est partie pour le Tibet. Je l’admire infiniment pour avoir eu le courage d’être elle-même. L’autre femme pour laquelle j’ai une immense admiration c’est Rita Lévi-Montalcini, prix Nobel de médecine en 2005 ; elle est décédée, en 2012 à l’âge de 103 ans. Elle dit « les célébrations ne me plaisent pas; Ce qui me plait et m’ intéresse c’est ce que je fais chaque jour ». A 20 ans elle a refusé de se marier et d’avoir des enfants pour se consacrer à la recherche.

  2. Excellent article…moi je voudrais que cette journee des femmes puisse enfin ne plus avoir besoin d exister …une miserable journée…et pourquoi pas une journee des hommes .?? Ca parait ridicule n est ce pas une journée des hommes…?? Non? Et pourquoi encore rant de femmes exclues soumises torturées assassinees…???

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