Le cosy mystery ? Quesacco ?

J’ai le plaisir de vous annoncer pour ceux qui ne s’en sont pas encore aperçu, (hum) que j’ai écrit à 4 mains avec ma complice Sandra Nelson, le premier tome d’une série de romans de Cozy Mystery ! 

LE CHAT DU ROCHER

Un meurtre peut en cacher un autre…

Et pour vous en parler un peu plus, je vais vous proposer un florilège de plusieurs romans français de cosy mystery aussi délicieux les uns que les autres.
En mars, en pleine écriture de ce roman, je vous avais déjà fait un petit topo sur ce genre, en vous proposant des livres. Cette fois, je me concentre sur les auteurs français…
Mais peut-être que certains d’entre vous se demandent toujours ce qu’est exactement le Cozy Mystery ? Eh bien, laissez-moi vous éclairer sur ce savoureux genre littéraire.

Le Cozy Mystery, ou le « polar douillet » en français, est un sous-genre du roman policier qui s’est épanoui au cours du XXe siècle, notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis. Contrairement aux intrigues sombres et aux scènes violentes que l’on retrouve souvent dans les romans policiers traditionnels, le Cozy Mystery adopte une approche plus légère et décontractée, mettant l’accent sur l’intrigue, les personnages attachants et un cadre généralement chaleureux et pittoresque. Certains Cosy Mystery sont historiques, ou se déclinent en sous-genres, mettant l’accent sur la cuisine, la pâtisserie, les animaux ou le paranormal. (fantômes, vampires et autres douceurs… )

Dans les romans de Cozy Mystery, l’enquêteur principal est souvent un amateur plutôt qu’un détective professionnel. Il peut s’agir d’une libraire, d’une jardinière, d’une pâtissière, d’une retraitée curieuse, ou de tout autre personnage ordinaire se retrouvant, bien malgré lui, au cœur d’une énigme à résoudre. (vous avez remarqué que j’ai tout mis au féminin, car les protagonistes sont souvent des femmes, souvent mais pas systématiquement).
L’action se déroule généralement dans une petite communauté, telle qu’un village pittoresque ou une petite ville de province, où tout le monde se connaît et où les secrets ne restent jamais bien longtemps enfouis.

Ce qui rend le Cozy Mystery si unique, c’est qu’il mêle habilement intrigue, humour et une touche de charme rétro. Les meurtres sont généralement hors scène et le ton du récit est plutôt empreint de convivialité. Les personnages sont souvent hauts en couleur, dotés de personnalités distinctes et de caractéristiques originales, ce qui les rend facilement mémorisables.

Les Cosy Mystery qui nous parviennent sont la plupart du temps des traductions, mais des auteurs français ont commencé à se démarquer. Ils ont su capter l’essence de ce genre littéraire en y ajoutant leur touche personnelle et en situant leurs récits sur le sol français, le tout saupoudré de ce « je ne sais quoi » à la française.

Ci-dessous mes extraits choisis de romans, avec les liens si ça vous donne envie de les lire… Buen entendu, j’en oublie pas mal…
Si vous connaissez d’autres auteurs français de cosy mystery que vous appréciez, faites le moi savoir… Je mettrai de temps en temps cet article à jour…

Propositions de lectures de Cosy Mystery, avec extraits :

RAIDE au beurre noir, Les enquêtes de Charlotte Latourette

Par Adèle Prince

« Mamie me dépasse et disparaît derrière le tas de roches. Je repère deux bidons d’huile de colza. Je m’agenouille pour les récupérer quand soudain, j’entends Mamie hurler.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? 
— Une main, j’ai attrapé une maiiin. 
Je me précipite à ses côtés. 
— Où ça ? Fais voir.
— Oh mais je l’ai relâchée de suite. 
Je me penche sur la flaque d’eau de mer. Merde. C’est une vraie main. Je contourne les chutes de pierres et je découvre un corps humain, si on peut encore le qualifier d’humain. Il est démembré au milieu des éboulements. Du sang a coagulé sur la roche. Les longs cheveux roux me font penser qu’il s’agit d’une femme. 
— Il y a une moooorte, là ! 
Mamie suit mon doigt pointé. Je me retiens de vomir. » 

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Macaron meurtrier, Les Enquêtes de Julie

Par Ana T. Drew 

« – Y a des gens qui préfèrent mourir chez les autres, me lance Flo. On n’y peut rien, Julie ! Arrête de faire la tête, c’est mauvais pour les affaires.
Sur ce, elle quitte ma boutique avec un petit salut de la main.
Suivant les encouragements discutables de ma jeune sœur, je saisis une boîte de macarons à la pistache et je commence à l’emballer.
La porte d’entrée tinte, annonçant un nouveau client. Je m’efforce de redresser les coins de ma bouche afin d’orner mon visage d’un sourire que j’espère professionnel.
Mais mon sourire s’efface lorsque je vois qui entre dans la boutique.
L’homme sur le seuil n’est pas un client, mais un flic  : le capitaine Gabriel Adinian de la gendarmerie de Beldoc.
Et accessoirement, celui qui enquête sur la mort de Maurice Sauve.»

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Mystère et tasse de Bordeaux, Les enquêtes de Lucie Carles
(en 1896)

Par Solène Rochey

« Le souffle court, tremblante, elle s’appuya à une chaise. L’homme gisait à terre. Il avait le teint couperosé de ceux qui boivent un peu trop. Il ne ressemblait pas à un vagabond. Il était plutôt habillé comme un journalier, et un qui ne mourait pas de faim. Quelqu’un qui avait voulu arrondir ses fins de mois. Mais en pillant un presbytère, vraiment  ! Elle sentit la colère prendre le pas sur l’épouvante. 
Elle entendit Baptiste l’interpeller en descendant l’escalier. 
— Lucie  ? Tout va bien  ? J’ai entendu du bruit, tu ne t’es pas fait mal  ? demanda-t-il en arrivant dans la cuisine. 
Sans mot dire, elle lui désigna de la tête l’homme inanimé. Ne voyant rien de là où il était, Baptiste contourna la table et avec une exclamation se précipita sur l’intrus et prit son pouls. Il soupira de soulagement. 
— Il est vivant. Que s’est-il passé ?
Ses yeux se posèrent sur la Bible qui avait glissé sous la table. Sa voix se teinta d’inquiétude: 
— Lucie  ? Serait-il possible que tu aies volontairement agressé mon bedeau ?»

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Casino Fatal, Les enquêtes de Pippa

Par Sherily Holmes

« — C’est la première chose qui me chiffonne, vois-tu ! Pourquoi la victime se trouvait-il dans les toilettes des femmes ? La brigade scientifique a tout analysé, son corps n’a pas été déplacé, il a été tué ici, à l’endroit où il se trouve toujours.
Pippa passa lentement sa langue sur ses lèvres charnues et lisses comme un abricot, le regard lointain et concentré. Elle faisait toujours cela lorsqu’elle réfléchissait, sans même s’en rendre compte. Phil connaissait bien ce tic et s’en amusait. Il ne lui avait jamais dit, pour ne surtout pas qu’elle arrête. C’était tout de même un des meilleurs moments dans son boulot. La jeune femme finit par revenir à la réalité.
— Peut-être qu’il s’est trompé ?

— Matt Diaman ? Il connaissait le casino mieux que sa propre maison, et le personnel mieux que sa propre famille.
— Peut-être qu’on l’a attiré de ce côté ? Ou que lui-même a voulu y suivre quelqu’un ? Une femme… Peut-être que le tueur ou la tueuse voulait commettre le crime ici, et pas ailleurs.
— Oui, mais pourquoi ?»

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L’étrange pension de Mrs. Scragge, Les enquêtes d’Antoinette

Par Fanny Folly

« – Qui est responsable de cette abomination ? Je vous écoute.
Dans la cuisine, Lord Roadchester, ce dandy aux mèches rouille et sel et au menton un peu fort, fais les cents pas, les mains dans le dos. Je crois que c’est la deuxième fois que je le vois dans cette pièce du manoir. La première fois, il courtisait une jeune employée de maison. Elle n’était pas restée longtemps. 
À l’époque, Lady Roadchester faisait des esclandres à son mari pour ces frasques conjugales. Sa voix retentissait à faire trembler les pierres du manoir. Aujourd’hui, Marge Roadchester regarde par la fenêtre, un verre de Gin à la main, absente.
Elle porte des robes de cocktail bariolées qui tranchent violemment avec sa peau laiteuse et ses boucles blondes. Un peu comme ces actrices du cinéma noir et blanc qui n’ont pas survécu au passage à la couleur, trop de rouge à lèvres, trop de contrastes, pas assez naturelles.
Elle triture sans cesse son collier de perles comme on égrène un chapelet. Quelles prières marmonne-t-elle ? J’arrive pile au moment où mes collègues sont passés à la question.
– Alors si je comprends bien, quand le chat n’est pas là, les souris dansent ? Où est Edward ?» 

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Au service secret de Marie-Antoinette, Les enquêtes du Barry

Par Frédéric Lenormand

« La dame du palais leur fit signe de passer dans la pièce suivante, un réduit où œuvrait la première femme de chambre qui commandait aux servantes. La reine désirait financer certaines activités d’ordre privé ; pour cela, il lui fallait des fonds.
– Votre mission, si vous l’acceptez, sera de retrouver les pierres précieuses qui ont été soustraites aux bijoutiers Boehmer et Bassenge, et, bien sûr, de nous les remettre. Comme vous n’êtes pas au service de la reine, nul ne pourra vous relier à Sa Majesté. « Nous vous avons observés… Les rapports que nous avons reçu à votre sujet sont excellents. Vous êtes reçus partout, chez les grands comme chez les humbles, vous êtes inventifs, malicieux… Et, surtout, personne ne soupçonnera jamais un coiffeur et une modiste d’agir sous les ordres de la reine de France ! Vous pourrez enquêter plus discrètement que les marquises qui entourent sa majesté. »
Elle leur tendit un papier. Il y était écrit que le porteur du message agissait au nom de Louis le Seizième et qu’il fallait lui obéir. La signature était celle du Grand Prévôt de France.

Une nouvelle porte s’ouvrit et ils se retrouvèrent dans la cour de Marbre, comme deux dormeurs qui s’éveillent, un peu étourdis, incapables de déterminer s’ils ont vécu ou rêvé.»

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Une enquête à Locmaria, Bretzel et beurre salé

Par Margot et Jean Le Moal

«— Ça avance vite, les rénovations de l’Alsacienne ! lança Georges Lagadec en saisissant une tartine généreusement recouverte de pâté de campagne. Je suis passé hier devant la pizzeria, et ça bossait dur. 
— Et un samedi, vous vous rendez compte ? claironna un petit homme chauve à la trogne déjà rougie par quelques verres de côtes-du-rhône. Le pire, c’est qu’elle trouve des andouilles pour travailler le week-end ! 
— Ah, c’est sûr que pour un retraité de la poste, ça fait un choc de voir ça ! se moqua Lagadec, habitué à trimer dans les champs à toute heure et par tous les temps. 
— Tu sais ce qu’elle te dit la poste ? 
— Avec ses horaires de fonctionnaire anorexique, la poste a eu tout son temps pour préparer sa réponse. J’espère au moins que ça ne sera pas aussi long qu’un discours de Fidel Castro !
— Messieurs, messieurs, pensez-vous que notre bon saint Ternoc apprécierait ces paroles le dimanche où on le célèbre ? intervint Loïc Troasgou en réprimant un sourire. 
— Vous avez raison, mon père, c’est pas le jour. Tiens Arsène, proposa Georges Lagadec à l’ancien postier, je te paye un Eddu à la santé de saint Ternoc ! 
La face à nouveau joyeuse, Arsène accepta avec plaisir un verre de whisky au blé noir distillé près de Quimper. 
— Je vous en offre un, mon père ? 
— Si c’est pour fêter une réconciliation, volontiers, remercia le recteur.»

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Un meurtre peut en cacher un autre, Le chat du Rocher

Par Nelson & Quinn

«Ses années à incarner la célèbre détective brésilienne Zézé Pinta l’avaient habituée à jouer des situations les plus dramatiques et improbables, mais il s’agissait d’une série. Et sans son costume, elle se sentait moins invincible. Elle s’arrêta un instant et hésita à remonter dans sa chambre au lieu de suivre le chat.
– Allez, tu vas y arriver. Bouge toi!
La voix de Zézé Pinta était de nouveau dans sa tête, contribuant à lui donner du courage. 
– Je connais ta curiosité, tu ne vas pas t’arrêter à mi-chemin. Tu crèves d’envie d’aller voir ce qui se passe en bas. Vas-y, fonce !
Calypso poussa doucement la porte tout en sentant des gouttes de sueur perler sur son front. Elle craignait de trouver le corps d’une souris découpée en morceaux par Poker.
Mais au lieu d’un mulot… elle découvrit un vrai cadavre, allongé sur le ventre, dans une flaque d’eau.  
Tout ce qu’elle nota, bêtement, ce fut que l’homme, habillé entièrement en couleur saumon avec une chemise à col Mao et un bermuda en lin, arborait aux pieds une paire de mocassins en daim orange et des socquettes turquoise fantaisie représentant La Joconde. Drôle d’endroit pour exposer ses goûts artistiques.
Elle eut à peine le temps de l’apercevoir que de stupeur, elle lâcha la statuette.
Poker hérissa ses poils en crachant et repartit en courant dans l’autre sens.
– Hey ! Me laisse pas seule. Au secours !» 


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Et n’oubliez pas: ils sont tous dans votre librairie préférée! Il suffit de leur demander!

Bonnes lectures!

Allez salut, j’ai un chat grincheux qui attend ses croquettes bio …

Bonne lecture !

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