Chronique inattendue de Guillemette Faure du Monde Mag sur l’autoédition

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L’autoédition a le vent en poupe.
Cet article de Guillemette Faure dans le Monde Mag en est la preuve.

J’ai eu la bonne surprise de le découvrir cette semaine,
je dis bonne surprise, pour moi,
car je ne m’attendais pas à y être autant citée.
Ce n’est pas Rosie qui va se plaindre…
Merci Guillemette Faure…

Au passage, les petits fours étaient excellents, et le champagne divin !

Sous la photo de l’article tel qu’il apparaît dans M le MAG le MONDE,
vous trouverez le texte en copier coller, pour une meilleure lecture…

LeMondeMagWE-26.3.2016

 

,   26 mars 2016

J’y étais
Comptes d’auteurs.
Mercredi 16 mars, à l’inauguration de livre paris,
ex-salon du livre, Porte de Versailles

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La soirée d’inauguration de Livre Paris voit depuis quelques années les stands des grandes maisons d’édition s’entourer d’un cordon rouge pour pouvoir filtrer leurs invités et organiser un cocktail dans le cocktail. Sur le stand d’Amazon, les petits fours ne sont pas les meilleurs, mais tout le monde y a accès. A l’image de son service d’auto-édition.

Le stand de l' » uberisateur  » de l’édition est tapissé d’un papier peint imprimé de fausses bibliothèques portant de faux livres. Pas de Mathias Enard, de Dany Laferrière ou d’autres grands noms de la littérature sur leur stand. La vedette, c’est Alice Quinn.  » Vous la reconnaîtrez, elle s’habille toujours en rose. «  Alice Quinn n’est pas tous les jours Alice Quinn, pseudo bricolé à partir de l’héroïne de ses livres d’enfance et de sa créatrice Caroline Quine. Longtemps, elle a écrit sous son nom, qu’elle préfère garder pour elle, combinant l’écriture avec d’autres petits boulots. Ce soir,  » Alice Quinn a le droit de s’amuser « , dit-elle après s’être fait passer pour une employée d’Amazon auprès de trois pique-assiette.L’avantage de l’auto-édition numérique, m’expliquent les auteurs sur le stand, c’est qu’on peut réviser son livre à volonté. Ainsi, quand un lecteur a fait remarquer à Alice Quinn qu’il était étrange qu’un garçon de café apporte un jus de tomate à son personnage qui avait commandé un café quelques pages plus tôt, elle en a fait un rebondissement. Entre auteurs auto-édités, on s’échange des tuyaux pour entrer dans le top 100 des ventes de livres numériques. On dit d’Amélie Antoine, autre auteure de e-best-sellers, qu’elle allait planquer dans les livres de bibliothèques des marque-pages imprimés des références de son livre à commander.  » T’as pas de cartes ! « , s’indigne Alice Quinn auprès d’une auteure. Sur la sienne, il est écrit Un palace en enfer. Au dos :  » Numéro un des ventes de livres électroniques en 2013. «  avait été refusé sous un autre titre par trois éditeurs quand Alice Quinn l’a rebaptisé pour le poster sur Amazon. Elle en a vendu cinq le premier mois. 200 le suivant. Puis 2 000. Elle a donc fini numéro un des ventes numériques,  » devant Stephen King, devant Cinquante Nuances de Grey « . Evidemment, Stephen King ne vend pas ses livres à 2,99 ¤. Un prix beaucoup moins dérisoire qu’il n’y paraît.  » Amazon nous laisse 70 % des droits, ça fait deux euros. Sur un livre jeunesse avec 5 % de droits, ça faisait 50 centimes par livre. «  » Sur Amazon, on voit ses ventes en temps réel « , renchérit Sandra Nelson, une auteure jeunesse.Amazon n’est pas pour autant un apôtre de la transparence. Si vous posez des questions sur les chiffres, on vous répond souvent :  » Cela ne fait pas partie de ceux que l’on donne. «  Tout juste apprend-on que les ventes de livres forment une catégorie  » qui n’est pas majoritaire « . C’est donc par habitude que l’on pense à Amazon comme à une e-librairie : c’est un e-tout.  » Nous sommes heureux de veiller à la promotion de la culture française « , répète Frédéric Duval, France country manager. Il y a des chiffres que le directeur français donne volontiers. Premier exportateur de livres français dans le monde. Premier client de La Poste. 7 000 employés en France, dont 3 000 CDI, l’unité de reconnaissance politique.Pendant qu’on parle, François Hollande sillonne le Parc des expositions.  » Je suis guéri, je suis guéri, il a touché mes écrouelles « , crie un homme quand le président quitte le stand de La Documentation française. Hollande s’arrête partout, fait durer le plaisir de ne pas être au Salon de l’agriculture. Mais le cortège opère un virage sur l’aile devant le carré d’Amazon.Sur les grands stands sont déjà affichées les heures de présence des grandes stars de la littérature. Amélie Nothomb. Emmanuel Carrère. Jean-François Copé… Alice Quinn n’est pas jalouse des centaines d’auteurs annoncés en dédicace.  » Quand on reste une heure à attendre le lecteur, c’est déprimant. » Depuis qu’elle s’est affranchie de ses maisons d’édition, elle se sent prête à larguer leurs secrets : la plupart des écrivains ne vendent pas de livres et n’en vivent pas…  » Vous avez toutes les informations dont vous avez besoin ?  » C’est Amélie de Bourbon Parme qui vient me poser la question. La grande jeune femme blonde travaille pour Havas Worldwide, l’agence chargée de la communication d’Amazon. Elle aussi vient d’écrire un roman, Le Secret de l’empereur. Il est publié chez Gallimard.par Guillemette Faure

© Le Monde

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9 réflexions au sujet de « Chronique inattendue de Guillemette Faure du Monde Mag sur l’autoédition »

  1. Vraiment génial et un bravo chaleureux pour cette intronisation.
    LE MONDE, my word ! 🙂
    On aurait des choses à dire sur certaines publications de l’édition classique (mais en mail sur adresse perso).
    Bien à vous

  2. Merci Jean Paul,
    Ma véritable intronisation avait été l’article de Florence Aubenas sur l’autoédition:
    L’autoédition, cheval de Troie d’Amazon
    LE MONDE | 13.10.2015 par Florence Aubenas.
    C’est elle qui a marqué le tournant et donné l’exemple: on pouvait dorénavant parler d’autoédition dans un journal sérieux, sans pour autant être marqué à vie.
    Elle a été la caution, elle a ouvert la voie, elle a libéré la parole des autres journalistes sur l’autoédition.
    Bon disons plutôt l’édition indépendante, ça fait plus propre.
    Quelques traits bien amusants dans cet article-ci de Guillemette Faure qui ne manque pas de mordant.
    La pirouette de la fin est intéressante! (avec Amélie Bourbon Parme, car enfin, restons sérieux et ne mélangeons pas les torchons et les serviettes!),
    l’histoire du détour de François Hollande l’est tout autant…

  3. En effet, l’autoédition/édition indépendante a acquis ses lettres de noblesse et vous faites partie des pionniers! Oui, de l’humour dans l’article de Guillemette Faure… 🙂

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