Comment se faire aider par son personnage pour écrire

Secret de pro: « Faites de votre héros un ami,
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puis restez à son écoute… »  

Une fois qu’un personnage existe, s’il est bien là,
il devient le véritable écrivain du roman,
toujours prêt à vous disputer la suprématie de la décision.
Et en général c’est lui qui gagne, normal !
Quel bonheur de se réveiller le matin avec des idées toutes fraîches pour son roman.
On se couche le soir en se demandant comment se dépatouiller d’une situation
dans laquelle on a plongé ses personnages, et pendant la nuit, on est visité par…
Quid exactement?
Muse? Inconscient? Ange gardien spécial de l’auteur?
Saint Expedit, celui des situations désespérées qui résout tout en un tournemain?
Le fait est qu’on sait exactement ce qui va se passer.
On avait simplement mis le dvd sur Pause et on n’a plus qu’à rappuyer sur Play.
Moi je dis que c’est le protagoniste principal qui s’en est mêlé.
Car le piège à éviter est celui qui consiste à contrarier son personnage.
Quand je veux à tout prix imposer un type de comportement à Rosie,
et qu’elle n’est pas d’accord,
elle me le fait savoir immédiatement dans les scènes qui suivent.
Pas moyen d’avancer. Elle rechigne.
Les choses ne s’enchaînent plus avec facilité,
il n’y a plus de suite logique, je panne-sèche,
les autres personnages ne savent plus comment se comporter avec elle,
plus rien ne fonctionne.

Elle me parle:
– Parce que tu crois que moi, Rosie Maldonne,
je serais capable de refuser à une philipine clandestine dans la détresse, de l’aider?
Même si je sais qu’elle n’arrête pas de mentir
et que peut-être qu’elle est mêlée de très près à un meurtre?
Non non non,  je regrette, Alice.
Tu vas être obligée de recommencer cette scène

et je vais lui dire oui, à cette Lani. Même si je m’en méfie.
Quoi, ça va m’emmener peut-être un peu trop loin?
Mais c’est le but, non?
Quand tu m’as trouvée, au début,
je ne te l’ai pas dit, peut-être, qu’il y avait du Rocambole en moi?
Et que la comédie, je veux bien, mais si ça bouge, morbleu !

Et voilà comment je ne sais plus comment faire pour me sortir de la mouise.
Recommencer cette scène qui m’a donné tant de mal et m’a coûté plusieurs jours?
Et la remplacer par quoi?
Je cale. Je craque. Je m’en prends à tout le monde à la maison.
Je m’attaque à tout le boulot en retard,
le bricolage qui traîne, cuisine, repassage, nettoyage du frigo,
papiers en retard, article de blog,
Rendez-vous à prendre depuis des semaines.
Rien ne va plus nulle part…
Et soudain la digue cède.
J’abandonne. Je lâche.
Une bonne nuit là-dessus et hop,
le lendemain, je dois rembobiner un peu le dvd,
effacer ce qui contrariait Rosie et repartir avec son accord.
Et voilà l’histoire qui se déroule de nouveau avec une fluidité déconcertante,
les situations s’enchaînant comme si tout avait été arrangé par Rosie elle-même,
en dehors de ma volonté.
Merci Rosie de ce coup de main!

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6 réflexions au sujet de « Comment se faire aider par son personnage pour écrire »

  1. Merci Alice, voilà un très bon conseil. C’est vrai que nos Protagonistes ont vraiment la manie de prendre leurs aises, une fois qu’ils existent ! Ils nous donnent du fil à retordre, on les aime, on pense à eux tout le temps, ils nous agacent, ils sont impétueux ou retors (mmmh ça c’est plutôt pour les vilains pas beaux), mais ils sont là. Contente que Rosie t’ait montré la voie hi hi hi !

  2. Personnellement, en cours d’écriture, j’avais un problème, mon protagoniste principal était un peu comme moi, cool – je suis en train de lui dénicher des éléments de caractères qui le mette « un peu dedans » – et j’ai réalisé qu’on était d’une certaine manière au service de ses personnages et de son histoire. Je me suis fait un peu avoir et je corrige le tir. L’avantage, c’est que ça lui donne du caractère, de la posture et de la présence. J’étais en train de me confondre avec mon personnage, on s’auto-influençait chacun.

  3. Alice, ce que tu dis est confondant de justesse.
    Je l’ai vécu de la même manière à tel point que lorsque j’ai fait intervenir dans mon roman un nouveau personnage, une femme en l’occurrence, qui devint la compagne de mon héros, j’en suis quasiment tombé amoureux. Il était dès lors aisé de choisir les termes la concernant, la voir littéralement agir, et l’entendre penser. Comme je voulais avoir une vision la plus exacte de cette splendide créature (splendide à mes yeux), je suis allé la chercher sur internet, sur Google Images plus précisément. J’ai tiré son portait.
    Tu sais, je crois que mon héros m’en a remercié !

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